Pemphigoïde gravidique : une série de 25 cas - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
La pemphigoïde gravidique (PG) est une dermatose bulleuse auto-immune sous-épidermique rare et spécifique de la grossesse. Elle survient le plus souvent au cours du 3e trimestre et plus rarement au cours du 2e trimestre ou en post-partum (PP). Le traitement dépend de la sévérité de la PG. La récidive lors des grossesses ultérieures est plus précoce et sévère. Le but de cette étude est de déterminer le profil épidémiologique, clinique, thérapeutique et évolutif de cette affection.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique portant sur 25 cas de PG confirmés par l’histologie et l’immunofluorescence directe (IFD). Cette étude a été réalisée sur une période de 21 ans, allant de 2001 à 2022.
Résultats |
L’âge moyen d’apparition de la PG était de 29,5 ans (20–40 ans). La PG a intéressé les multipares dans 88 % des cas. Elle survenait majoritairement au cours du 2e trimestre (n=14) et du 3e trimestre (n=8). Un prurit intense ayant précédé l’éruption cutanée a été noté chez toutes les patientes. L’examen clinique a objectivé des plaques ou des placards érythémateux urticariens (n=20), eczématiformes (n=5), surmontées de vésicules ou bulles tendues à contenu clair. Les lésions cutanées débutaient d’abord en péri-ombilicale dans 80 % des cas puis s’étendaient au tronc et aux membres. Le visage était épargné dans 80 % des cas. Des érosions post bulleuses de la muqueuse buccale ont été observées dans un cas. L’histologie a révélé dans tous les cas des bulles sous-épidermiques contenant des polynucléaires neutrophiles (PNN) avec un infiltrat dermique de PNN et de polynucléaires éosinophiles ainsi qu’une absence d’acantholyse. L’IFD a objectivé un dépôt linéaire de C3 au niveau de la jonction dermo-épidermique dans tous les cas. La corticothérapie générale (0,5 à 1mg/kg/j) associée aux dermocorticoïdes (DC) et aux antihistaminiques (AH) était prescrite dans 72 % des cas. Seulement cinq patientes étaient améliorées par l’association DC-AH. Deux cas de retard de croissance intra-utérin (RCIU) dont un associé à un oligoamnios et un cas de prématuré ont été observés. L’évolution était marquée par la récidive des lésions en PP immédiat chez trois patientes et au cours des grossesses ultérieures chez cinq patientes.
Discussion |
La PG demeure une dermatose bulleuse rare. Notre série est conforme à la littérature avec une atteinte préférentielle des multipares, l’atteinte cutanée polymorphe, la récurrence lors des grossesses ultérieures, la récidive en PP et l’utilisation de la corticothérapie générale. Néanmoins, on note une survenue plus fréquente de la PG lors du 2e trimestre, une atteinte du visage chez 20 % des patientes et une atteinte muqueuse dans 7 % des cas.
Conclusion |
L’efficacité des DC chez nos patientes suggère leur prescription en première intention afin d’éviter le recours à la corticothérapie orale. Bien que l’issue fœtale soit généralement bonne, selon notre étude, il existe un risque de RCIU et d’accouchement prématuré.
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Vol 45 - N° S1
P. A153 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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